Écriture inclusive et référencement est-ce compatible ?

garçon ou fille ? Ou bien les deux ?

C’est en corrigeant des textes qu’un client venait de m’adresser que j’ai été confronté pour la première fois à la question. Dans les titres de ses contenus, je découvrais des teur.trices et autres is.ises, qui ont fait tant de bruit ces derniers mois.

Plutôt que de me baser sur mes préjugés, je suis plutôt allé creuser un peu avant de lui donner des conseils quant à ce choix. Alors, écriture inclusive et SEO, peut-on les marier ?

Spoiler… évitez l’écriture inclusive

Je ne vais pas vous faire lire 5 paragraphes avant d’avoir la réponse, à ce jour mieux vaut franchement éviter d’utiliser cet artifice d’écriture si vous souhaitez vous positionner sur le féminin ou le masculin d’un mot, car vous allez rater les deux !

Petit test simple

J’ai failli mettre des copies d’écran, mais le plus simple est de regarder par vous même (d’autant plus que cela pourrait changer un jour, si Google s’adaptait…)

Pour tester, prenez quelques exemples comme rédacteur web ou rédactrice web et le pendant inclusif redacteur.trice ou redactrice.teur

Continuez avec directrice d’école, directeur d’école et la version inclusive directeur.trice ou drirectrice.teur

Quel constat fait-on ?

Dans tous les cas que j’ai pu tester, quand la recherche est faite avec le masculin ou le féminin du mot, jamais, jamais, jamais je n’ai vu une page contenant de l’écriture inclusive dans son title remonter dans les 30 premiers résultats (je ne suis pas allé plus loin).

En revanche, si vous recherchez par exemple directeur.trice, même si vous trouvez principalement dans les réponses des pages qui contiennent exactement cette manière d’orthographier le mot, on trouve aussi quelques pages dans lesquelles apparaissent d’autres manières d’orthographier, telles que directeur(trice), directeur/trice sans que la forme inclusive réelle n’apparaisse.

Mais alors on fait quoi ?

C’est le SEO qui vous répond, et je répète, on évite au maximum.

Je sais, les féministes vont me fustiger, mais ce n’est pas moi qui fais le comportement des utilisateurs. Je me suis coltiné les stats de dizaines de sites web (je sais, il est de plus en plus difficile d’avoir les mots-clés, mais il en reste encore un peu), et jamais je n’ai retrouvé une requête faite par un utilisateur en écriture inclusive.

Donc si l’utilisateur ne cherche pas comme ça, et bien il ne faut pas écrire comme ça, c’est bête, simple, basique, mais c’est la règle quand on veut tenter de sortir du lot en pointant son nez sur la première page de Google.

Astuces pour irréductibles

Si écrire sans « stéréotypes de sexe » est indispensable pour suivre vos convictions, voici quelques conseils.

  • Dans une balise title : écrivez si possible le mot au masculin et au féminin (ou l’inverse), mais surtout pas d’écriture inclusive à cet emplacement, c’est la catastrophe assurée pour votre trafic.
  • Dans une balise H1ou H2 : même punition que pour la balise title
  • Trichez en intégrant la forme inclusive des mots dans une image si c’est possible. Dans ce cas, écrivez toutefois les deux formes (masculin et féminin) dans la balise ALT de cette image.
  • Dans le texte lui-même : Je mettrais plutôt les deux mots (masculin et féminin), mais si vous y tenez vraiment, c’est sans doute là que l’écriture inclusive sera la moins gênante (si vous avez respecté mes autres conseils). Mais à pages équivalentes, il est probable que votre concurrent qui ne l’utilise pas s’en sorte mieux que vous.
  • Dites-vous quand même qu'en appliquant ce mode d'écriture, vous excluez toutes les personnes handicapées qui utilisent des logiciels de synthèse vocale. A vous de prendre cette responsabilité.

Et plus largement, écriture inclusive ou pas ?

L’Académie française à voté non, le gouvernement l’a interdite dans les administrations.

L’idée de départ est excellente je trouve (réduire les inégalités hommes/femmes dans l’écriture est un petit pas de plus pour le faire dans la vie), mais en touchant à la sacro-sainte orthographe la levée de boucliers ne s’est pas fait attendre.

Mon fils dyslexique trouve cela hyper compliqué, mais ce n’est pas une règle, certains dyslexiques la lisent sans problème (du moins pas pire que sans).

À lire, j’ai trouvé cela un peu difficile au début, en fait plutôt « choquant », comme des fautes d’orthographe, et puis en lisant pas mal de pages web qui l’utilisent je me suis rendu compte que l’on revient aux habitudes, on scanne les mots plutôt que de les lire et finalement ça passe.

Mon avis personnel ? Pour être franc… je n’aime pas vraiment, mais bon, s’il fallait y passer je m’y adapterais, c’est comme les radars ou la pluie, je n’aime pas trop, mais je m’y suis fait (même je peste toujours en les voyant….).

(je recevrai un mail quand un article est publié (no spam)

13 thoughts on “Écriture inclusive et référencement est-ce compatible ?

  1. Françoise

    En fait, Sylvain, cela ne me surprend pas que l'écriture inclusive n'ait pas écrit "ses lettres de noblesses" dans l'algo de Google... et cela ne me déplait pas ! C'est une "écriture moche" et contrairement aux "fruits moches", elle n'apporte rien à la planète ! 😉
    Donc tant mieux si (pour l'instant) elle n'est pas utile au SEO. Cela ne veut pas dire qu'il faut zapper le féminin, là je m'insurgerais ! Mais oui, écrire les deux mots me semble la meilleure option aussi en termes de qualité d'écriture et d'intérêt pour l'internaute. Et après tout, n'est-ce pas aussi ce que recherche Google ?

  2. Denis Hugot. Relecteur professionnel

    Cette écriture n'amènerait rien... Et c'est quasiment illisible !
    De mon côté, je refuserais tout texte de ce type si on m'en proposait... Heureusement, cela n'a pas pris... Et ne prendra pas ! Un peu comme la nouvelle orthographe.

  3. Green

    Bonjour,
    Merci pour cet article intéressant mais révélateur en effet... J'ajouterais que l'écriture inclusive ne l'est pas seulement pour réduire les inégalités dans une vision strictement binaire du genre, elle l'est également pour inclure les personnes transgenres ! Ce n'est donc pas uniquement une démarche féministe ! Il est très difficile de se trouver où se construire en tant que personne non binaire par exemple, dans un monde où la diversité est malheureusement trop souvent invisibilisée... Alors oui, les changements ne s'opérent pas toujours assez rapidement mais ils s'opèrent 🙂 (Belgique, Canada)
    Quant à la difficulté d'écrire pour les personnes souffrant de dyslexie, dans la réflexion sur la question, il apparaît que le point médian réduise les possibilités d'erreurs. Mais j'en conviens, c'est super compliqué d'aller chercher ce point médian dans les caractères spéciaux pour ensuite l'intégrer au bon endroit.
    Ma solution est l'utilisation du langage épicène qui ne porte aucune marque de genre à l'oral ou à l'écrit (des parents, des personnes, je suis ravi.e...). Une gymnastique rapide à intégrer !
    Merci pour votre attention et bonne continuation 🙂

  4. Sylvain Auteur de l’article

    @ Green
    Tout à fait, c'est ce que je préconise dans l'article.
    Ceci à l'avantage de contenter tout le monde sans pénaliser personne?

  5. BLC

    @Françoise Parce que la règle du "masculin qui l'emporte", elle apporte quelque chose à la planète peut-être ? 😀
    Que vous trouviez cela moche, c'est une chose, mais que vous vous refusiez à comprendre l'utilité de cette écriture et son but, c'en est une autre. Dans ce cas, je vous recommande de relire l'article de Sylvain, celui-ci l'explique très bien (merci !) : "réduire les inégalités hommes/femmes dans l’écriture est un petit pas de plus pour le faire dans la vie" (entre autres).

    Merci pour cet article instructif qui sait poser la question SEO tout en abordant le sujet d'un point de vue critique sans être obtu 😉

  6. Sylvain Auteur de l’article

    @ BLC
    L'écriture épicène validée par Françoise fait aussi très bien le job 🙂
    Et Google comprendra bien mieux "Mesdames, Messieurs les directrices et directeurs" que "Directeur.trice".

  7. Paul

    Bonjour, je tiens à préciser que l'écriture inclusive, ce n'est pas nécessairement séparer les genres par des points. En réalité, il n'y a pas de règle absolue à suivre, chacun est libre d'écrire l'inclusivité comme il l'entend, sans risquer de casser une sacro-sainte règle. Ainsi, l'écriture épicène est une forme d'écriture inclusive.

  8. celine

    Alors moi j'ai appris ce qu'est de l'écriture inclusive, merci ^^ Mais si non oui, je suis complètement d'accord avec l'article.

  9. Anthony

    Côté tests, dans Google Search, quand je recherche "directrice marketing", j'obtiens par exemple en première page, une page de Studyrama qui ne contient pas "directrice" ; ni dans en TITLE, ni dans le corps de texte. Ce qui est amusant, c'est que le contenu commence par "Le (la) directeur(trice)" (!), mais je doute fortement que cela compte dans le positionnement de cette page sur la requête. Google s'en sort à mon avis assez bien pour associer des "concepts" dont seul le genre diffère.

  10. Antonin

    Merci pour cette leçon riche en information. Évidemment, je n’y avais pas pensé à moins de lire le sujet à travers votre article. Pour ma part, je suis rarement tombée sur des textes aux contenus inclusifs. Je pense que les rédacteurs et les SEO l’ont compris rapidement et ont fait une impasse dessus.

  11. John

    Bonjour
    BERT risque de changer cela ne pensez vous pas Sylvain?
    Les robots de plus en plus intelligent capable de lire entre les lignes...

  12. Élie

    Je n’avais jamais prêté attention à cette forme inclusive des mots jusqu’à aujourd’hui en lisant votre article. Moi-même étant rédactrice, je n’y avais jamais songé lorsque j’ai écrit tous mes articles. En tout cas, c’est bon à savoir.

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