Aujourd’hui j’accueille un SEO qui porte le bon prénom 😉 Ce n’est pas un inconnu, on le connaît depuis longtemps pour ses éclairages sur les algorithmes de Google, mais depuis quelques années il est très actif sur la création d’outils pour le SEO. J’ai voulu en savoir plus alors je lui ai posé quelques questions sur lui, le SEO, et ses outils.
Bonjour Sylvain, pour commencer, peux-tu te présenter ?
Bonjour Sylvain, je suis Sylvain Peyronnet, l’un des nombreux Sylvain que l’on croise dans le milieu du SEO 😉
Après avoir été universitaire pendant plusieurs années, j’ai quitté le secteur public pour monter une boite de R&D et formation, les ix-labs. Petite équipe très familiale, nous nous sommes donnés pour mission de contribuer de diverses manières au secteur de la visibilité Web.
Avec Frédérik Bobet, Benoit Chevillot, et mon frère Guillaume, nous avons monté il y a quelques années yourtext.guru, qui est devenu la référence des outils sémantiques pour le SEO. Plus récemment nous avons monté Babbar.tech, un outil qui analyse le graphe du web, la sémantique des pages, etc. Nous sommes maintenant très focus sur ces outils, qui pour moi ont le potentiel pour faire passer le SEO à la vitesse supérieure.
Tu as commencé le référencement il y a environ 20 ans, selon toi, aujourd’hui, quels sont les principaux défis en SEO ?
Assez paradoxalement les bases ont peu changé. Ce qui est très différent c’est la compétition (devenue féroce) et le moteur Google qui est maintenant le seul qui compte et qui a des algos de plus en plus fins pour comprendre comment mieux servir les internautes.
Il reste cependant des défis concernant le SEO des sites web tels qu’ils sont : des défis techniques à cause des nouvelles technos et des nouveaux devices, mais aussi des défis sur la compréhension des internautes. Sur ce dernier point le moteur a tellement progressé que les SEOs doivent impérativement voir différemment la production des contenus.
Enfin, la compétition fait que tout est « plus grand » : plus de contenus, plus de liens, mais tout ça de meilleure qualité, il est loin le temps du concours tiger l’osmose où on était bien classé juste en ayant 700 000 liens footer depuis un site majeur.
L’émergence des algorithmes de type learning-to-rank impose aussi de construire des sites qui plaisent a minima à l’internaute, car un site avec des mauvais signaux utilisateurs finira toujours par perdre en positionnement.
Depuis, du chemin a été parcouru et vous avez créé différents outils, notamment Yourtextguru. Qu’est-ce qui vous a mené à sa création et quel était l’objectif ?
Je ne me souviens plus trop quand tout cela a commencé, mais grosso modo nous avons commencé à fournir du code pour faire de l’analyse sémantique de base pour le SEO lors de nos formations, et Guillaume avait fait un live de 2 ou 3 heures sur le sujet dans lequel il expliquait pas à pas comment faire, ce que l’on appelait à l’époque, des corpus. Je me souviens même qu’en 2015 nous avons fait tous les deux un exposé au SMX sur le sujet.
Frédérik Bobet avait de son côté effectué un travail de développement basé sur nos idées, et il nous a contacté avec Benoit pour qu’on se mette tous les quatre en équipe pour faire yourtextguru, et ça a été le début d’une belle et grande aventure.
Notre objectif au début était de raccourcir le temps de rédaction pour faire plus vite des contenus raisonnablement adaptés pour le SEO. Nous avons amélioré l’outil au fur et à mesure du temps et, à un moment donné, on a pu voir qu’il permettait d’obtenir de manière récurrente de meilleures positions dans Google, nos clients s’en sont rendus compte aussi et depuis nous avons une croissance d’utilisation de l’outil assez dingue. On rajoute des fonctionnalités au gré du temps, faisant de yourtextguru un outil complet pour faire du texte qui se positionne.
Récemment, un nouvel outil a fait son entrée : Babbar. Tu peux nous raconter son histoire, son rôle et sa particularité ?
Ça faisait plusieurs années qu’avec l’équipe des ix-labs on voulait faire un outil pour évaluer les métriques de linking, dont certaines que nous avions construite nous même. Et comme souvent c’est l’occasion qui fait le larron. J’ai eu l’occasion de parler boulot avec Guillaume Pitel (nous étions en thèse dans la même fac au même moment, et on faisait cours ensemble, il y a … 20 ans) et on s’est rapidement rendu compte qu’en bossant tous ensemble on pourrait faire un outil exceptionnel. On s’est donc regroupés, les deux Guillaume, Manu, Geoffroy, Thomas et moi, pour créer Babbar.
Babbar est un outil à la fois similaire à bien d’autres puisqu’il crawle le web pour calculer des métriques et bien d’autres choses encore, mais il est aussi très différent : nous avons des métriques plus proches de celles des moteurs (une version du pagerank thématique par exemple), mais aussi une analyse des contenus des pages qui nous permet d’offrir plein d’autres fonctionnalités, comme par exemple le spot finder ou la force induite.
Le spot finder c’est un outil pour trouver des spots de linking adaptés thématiquement tandis que la force induite permet d’arbitrer sur la force réelle d’un potentiel lien (là où en netlinking on évalue actuellement par ricochet, en regardant les métriques du site qui hébergera le lien, faute d’outil pour évaluer réellement le lien).
Avec les deux outils, on a une offre assez complète sur les métiers du SEO, qu’on va étoffer encore un peu plus dans un futur assez proche.
Babbar et yourtextguru en quelques chiffres, ça donne quoi ?
Babbar c’est en premier un crawler web qui nous permet de collecter de l’information, c’est à l’heure actuelle plus de 44 milliards de hosts dans l’index pour presque 700 milliards d’URLs connues.
Pour yourtextguru, c’est l’usage qui dicte tout, et au moment où j’écris ces lignes l’outil a généré plus de 5 millions de guides de rédaction, plusieurs milliers de cocons, etc.
Enfin, Babbar c’est aussi et surtout une équipe qui sera bientôt au-dessus de la dizaine de personnes, et quelques milliers d’utilisateurs si on regroupe les communautés yourtextguru et Babbar.
Une levée de fond réussie, des équipes qui s’agrandissent… C’est quoi la suite ?
On a effectivement fait une belle levée de fonds avec nos partenaires, l’équipe s’est agrandie avec Camille qui a rejoint les fondateurs pour gérer la com, et en septembre Marielle et Maxime nous rejoindront sur d’autres postes.
La suite c’est d’offrir des nouvelles fonctionnalités, d’étendre notre communauté, pour amener au secteur du SEO des outils permettant de prendre les meilleures décisions possibles pour avoir une belle visibilité sur le web !